Je fais partie des gens qui essaient de voir les opportunités dans toutes les situations au lieu de voir les menaces et les difficultés.
Pour le cas d’Auchan dans l’économie sénégalaise, personne ne peut nier qu’Auchan est une vraie menace pour notre économie.
Ce serait ridicule et malhonnête de le nier.
Mais en face de cette menace, il existe aussi d’énormes opportunités à la présence d’Auchan dans l’économie sénégalaise.
Je préfère qu’on cherche à travailler en interdépendance et en collaboration pour profiter des opportunités au lieu de dépenser toute notre énergie dans une lutte qui ne sera bénéfique pour personne.
La collaboration et l’interdépendance sont une exigence de l’économie mondiale.
Aucune économie n’est totalement autonome. Une économie qui essayera de le faire aurait plus à perdre qu’à gagner.
Cependant, l’interdépendance doit obéir à une règle simple, et cette règle nous a été donnée par le professeur Cheikh Anta Diop à la page 21 de son son livre Nation nègre et Culture en ces termes : « Telle doit être notre conception de l'interdépendance économique : éviter à tout prix de dépendre des autres plus qu'ils ne dépendent de nous, car il s'ensuivra, automatiquement, des liens unilatéraux de colonisation et d'exploitation ».
Aujourd’hui, la quasi-totalité des produits de consommation au Sénégal ne sont pas produits au Sénégal et ni par des Sénégalais.
Et il faut reconnaître que si on proposait aux commerçants sénégalais qu’au lieu de faire des milliers de km, dépenser des centaines de millions, voire des milliards pour acheter des produits à l’étranger, d’utiliser cet argent pour produire et monter des industries et des unités de transformation sur place, ils refuseraient.
Pourtant, cette solution est possible, car la majeure partie des produits importés sont d’une fabrication facile.
Mais je m’interroge si les commerçants et hommes d’affaires sénégalais ont compris qu’agir ainsi, va être plus bénéfique pour notre économie, car des emplois vont être créés au niveau local et le prix des produits vont baisser.
Malheureusement, nos commerçant préfèrent miser sur la facilité en allant acheter des marchandises pour des milliards en Chine, pour ensuite essayer de faire de très grandes marges avec des prix incontrôlés et hors de la portée des petites bourses.
Et le plus grave dans tout cela, est qu’ils s’organisent en lobbying pour demander au gouvernement d’interdire aux Chinois, Indiens, Français de venir vendre moins chers chez nous. Quel paradoxe !
On se demande quel est leur objectif ? Se faire de l’argent individuellement de façon égoïste et rapide ? Ou bien participer à la construction d’une économie nationale forte, capable de satisfaire notre consommation intérieure ?
Malheureusement, on a l’habitude de toujours chercher le problème en l’autre, et jamais en nous.
Pour le cas d’Auchan, comme le dit le professeur Cheikh Anta Diop, on ne doit pas dépendre d’eux, plus qu’ils ne dépendent de nous.
Concrètement, il faut savoir qu’Auchan a un métier.
C’est celui de la grande distribution qu’il maîtrise très bien au niveau international, avec un puissant capital de guerre.
Donc, le gouvernement en collaboration avec les grands commerçants du pays doivent faire en sorte qu’Auchan reste dans la distribution.
Les commerçants qui ont un chiffre d’affaire dépassant les milliards de FCFA, doivent aller vers la création d’industrie en produisant les besoins de consommation aussi bien en alimentaire, en habillement et autres au niveau local.
Pour les jeunes entrepreneurs, l’Etat avec la participation d’Auchan, doit faciliter les mécanismes de financement et les pousser à monter des mini-industries.
Aujourd’hui avec des sommes très abordables, il est possible d’acquérir en Asie des machines qui permettront par exemple de produire des jus de mangues avec des contenants et des emballages très professionnels.
Ensuite Auchan devra en priorité vendre des produits locaux « made in Sénégal » dans ses magasins au Sénégal. Et si notre capacité de production dépasse le besoin national, Auchan aidera à exposer ces produits au niveau International avec son réseau, et permettre ainsi aux jeunes industriels sénégalais de toucher le marché européen.
A partir du moment que nous aurons suffisamment de producteurs et d’industriels qui sont capables de produire suffisamment, les commerçants sénégalais auront beaucoup plus de fournisseurs. Ils n’auront plus besoin de faire le tour du monde pour se procurer des marchandises, et donc ils pourront même s’offrir des grandes surfaces, se placer comme distributeur et attaquer le marché africain, et ensuite le marché mondial comme le fait AUCHAN.
Pour les boutiques de quartier qui se sentent directement menacés, il faut savoir que la concurrence n’a jamais été négative pour une économie. La concurrence est en effet négative pour le chef d’entreprise qui n’a pas une grande rigueur dans la gestion de son affaire.
Ils existent d’énormes opportunités pour eux.
On pourrait en parler dans d’autres articles.
Un autre point qu’il faudra éclairer avant de poursuivre ce débat et de préciser si on est contre Auchan, ou contre les grandes surfaces en général ?
Éclairer ce point pourrait rendre le débat beaucoup plus intelligible, car les arguments se mélangent.
On prend les arguments de certains qui sont contre la grande distribution et le capitalisme en général, pour les ramener dans un débat au Sénégal. Les réalités sont loin d’être les mêmes.
Pour finir, je dirais que cela soit Auchan, Orange, les banques ou toutes les grandes entreprises qui s’installent au Sénégal, nous devons avoir pour guide la vision du professeur Cheikh Anta Diop citées plus haut.
Si nous décidons de transformer tous nos problèmes en opportunités de business en travaillant de façon intelligente pour apporter de vraies solutions à nos populations par la production de richesse, et non par une lutte guerrière qui ne produit rien de concret, la situation du pays allait mieux évoluer, et l’énergie d’autant de braves gens ne seraient pas gaspillés.
C’est ainsi que toutes les nations se sont développées. Le Sénégal ne peut pas faire exception.
Il n'existe pas de développement économique des Nations sans la compétitivité des producteurs et pas de compétitivité sans une concurrence à la hauteur.
En attendant que cela soit une évidence pour tout le monde, nous invitons les autorités à mettre en place une réglementation pour éviter les abus d’Auchan et protéger les plus faibles, car le fort finit toujours par abuser de sa position, si en face rien n’est fait pour une coopération équitable et gagnant-gagnant.
Par Pape Djiby Ndao, enseignant à la FASEG
Pour le cas d’Auchan dans l’économie sénégalaise, personne ne peut nier qu’Auchan est une vraie menace pour notre économie.
Ce serait ridicule et malhonnête de le nier.
Mais en face de cette menace, il existe aussi d’énormes opportunités à la présence d’Auchan dans l’économie sénégalaise.
Je préfère qu’on cherche à travailler en interdépendance et en collaboration pour profiter des opportunités au lieu de dépenser toute notre énergie dans une lutte qui ne sera bénéfique pour personne.
La collaboration et l’interdépendance sont une exigence de l’économie mondiale.
Aucune économie n’est totalement autonome. Une économie qui essayera de le faire aurait plus à perdre qu’à gagner.
Cependant, l’interdépendance doit obéir à une règle simple, et cette règle nous a été donnée par le professeur Cheikh Anta Diop à la page 21 de son son livre Nation nègre et Culture en ces termes : « Telle doit être notre conception de l'interdépendance économique : éviter à tout prix de dépendre des autres plus qu'ils ne dépendent de nous, car il s'ensuivra, automatiquement, des liens unilatéraux de colonisation et d'exploitation ».
Aujourd’hui, la quasi-totalité des produits de consommation au Sénégal ne sont pas produits au Sénégal et ni par des Sénégalais.
Et il faut reconnaître que si on proposait aux commerçants sénégalais qu’au lieu de faire des milliers de km, dépenser des centaines de millions, voire des milliards pour acheter des produits à l’étranger, d’utiliser cet argent pour produire et monter des industries et des unités de transformation sur place, ils refuseraient.
Pourtant, cette solution est possible, car la majeure partie des produits importés sont d’une fabrication facile.
Mais je m’interroge si les commerçants et hommes d’affaires sénégalais ont compris qu’agir ainsi, va être plus bénéfique pour notre économie, car des emplois vont être créés au niveau local et le prix des produits vont baisser.
Malheureusement, nos commerçant préfèrent miser sur la facilité en allant acheter des marchandises pour des milliards en Chine, pour ensuite essayer de faire de très grandes marges avec des prix incontrôlés et hors de la portée des petites bourses.
Et le plus grave dans tout cela, est qu’ils s’organisent en lobbying pour demander au gouvernement d’interdire aux Chinois, Indiens, Français de venir vendre moins chers chez nous. Quel paradoxe !
On se demande quel est leur objectif ? Se faire de l’argent individuellement de façon égoïste et rapide ? Ou bien participer à la construction d’une économie nationale forte, capable de satisfaire notre consommation intérieure ?
Malheureusement, on a l’habitude de toujours chercher le problème en l’autre, et jamais en nous.
Pour le cas d’Auchan, comme le dit le professeur Cheikh Anta Diop, on ne doit pas dépendre d’eux, plus qu’ils ne dépendent de nous.
Concrètement, il faut savoir qu’Auchan a un métier.
C’est celui de la grande distribution qu’il maîtrise très bien au niveau international, avec un puissant capital de guerre.
Donc, le gouvernement en collaboration avec les grands commerçants du pays doivent faire en sorte qu’Auchan reste dans la distribution.
Les commerçants qui ont un chiffre d’affaire dépassant les milliards de FCFA, doivent aller vers la création d’industrie en produisant les besoins de consommation aussi bien en alimentaire, en habillement et autres au niveau local.
Pour les jeunes entrepreneurs, l’Etat avec la participation d’Auchan, doit faciliter les mécanismes de financement et les pousser à monter des mini-industries.
Aujourd’hui avec des sommes très abordables, il est possible d’acquérir en Asie des machines qui permettront par exemple de produire des jus de mangues avec des contenants et des emballages très professionnels.
Ensuite Auchan devra en priorité vendre des produits locaux « made in Sénégal » dans ses magasins au Sénégal. Et si notre capacité de production dépasse le besoin national, Auchan aidera à exposer ces produits au niveau International avec son réseau, et permettre ainsi aux jeunes industriels sénégalais de toucher le marché européen.
A partir du moment que nous aurons suffisamment de producteurs et d’industriels qui sont capables de produire suffisamment, les commerçants sénégalais auront beaucoup plus de fournisseurs. Ils n’auront plus besoin de faire le tour du monde pour se procurer des marchandises, et donc ils pourront même s’offrir des grandes surfaces, se placer comme distributeur et attaquer le marché africain, et ensuite le marché mondial comme le fait AUCHAN.
Pour les boutiques de quartier qui se sentent directement menacés, il faut savoir que la concurrence n’a jamais été négative pour une économie. La concurrence est en effet négative pour le chef d’entreprise qui n’a pas une grande rigueur dans la gestion de son affaire.
Ils existent d’énormes opportunités pour eux.
On pourrait en parler dans d’autres articles.
Un autre point qu’il faudra éclairer avant de poursuivre ce débat et de préciser si on est contre Auchan, ou contre les grandes surfaces en général ?
Éclairer ce point pourrait rendre le débat beaucoup plus intelligible, car les arguments se mélangent.
On prend les arguments de certains qui sont contre la grande distribution et le capitalisme en général, pour les ramener dans un débat au Sénégal. Les réalités sont loin d’être les mêmes.
Pour finir, je dirais que cela soit Auchan, Orange, les banques ou toutes les grandes entreprises qui s’installent au Sénégal, nous devons avoir pour guide la vision du professeur Cheikh Anta Diop citées plus haut.
Si nous décidons de transformer tous nos problèmes en opportunités de business en travaillant de façon intelligente pour apporter de vraies solutions à nos populations par la production de richesse, et non par une lutte guerrière qui ne produit rien de concret, la situation du pays allait mieux évoluer, et l’énergie d’autant de braves gens ne seraient pas gaspillés.
C’est ainsi que toutes les nations se sont développées. Le Sénégal ne peut pas faire exception.
Il n'existe pas de développement économique des Nations sans la compétitivité des producteurs et pas de compétitivité sans une concurrence à la hauteur.
En attendant que cela soit une évidence pour tout le monde, nous invitons les autorités à mettre en place une réglementation pour éviter les abus d’Auchan et protéger les plus faibles, car le fort finit toujours par abuser de sa position, si en face rien n’est fait pour une coopération équitable et gagnant-gagnant.
Par Pape Djiby Ndao, enseignant à la FASEG
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